Accorder son violon, alto ou violoncelle

Pour en apprendre plus, venez participer au prochain stage « GESTES ESSENTIELS »…

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ACCORDER

Avant tout…

Que faire quand votre instrument est désaccordé ? Si l’écart entre la note juste et la note obtenue avec votre instrument est faible, je vous conseille d’utiliser les tendeurs = vis de réglage fin – qui sont positionnées sur votre cordier. Voir le paragraphe « Avec les tendeurs : le réglage fin »

    Si votre cordier n’est pas muni de tendeurs, ou si l’écart de justesse est trop important, il faut utiliser les chevilles qui sont placées sur la tête de l’instrument. Si les cordes sont complètement détendues, c’est aussi avec les chevilles que vous allez réaccorder votre instrument. Voir le paragraphe « Avec les chevilles »

    Dans tous les cas, vous pouvez vous accorder à l’oreille ou à l’aide d’un accordeur. Il se fait aujourd’hui des petits modèles électroniques très pratiques pour un budget modique (moins de 20 €). Voir le paragraphe « Apprendre à s’accorder à l’oreille »

Avec les tendeurs : le réglage fin

    Les tendeurs fixés sur le cordier permettent un réglage rapide de la justesse de la corde.

    Pour « monter » la note, il faut tourner la vis dans le sens des aiguilles d’une montre (= visser). Pour « baisser » la note, tourner dans l’autre sens (= dévisser).

    Attention, quand le tendeur est trop dévissé il n’est plus en contact avec sa patte (sous le cordier) : elle va  se mettre en vibration en même temps que les cordes et créer un bruit parasite. Pour corriger ce défaut, il suffit de visser toutes les vis de réglage de manière à ce qu’elles se trouvent « en prise » sur leur patte, c’est-à-dire qu’on rencontre une légère résistance lorsqu’on visse.

    Avec le temps, un instrument accordé en utilisant uniquement les tendeurs verra immanquablement toutes les vis serrées contre le cordier. Cette situation ne permet plus aucun réglage. Dans ce cas, il convient de les dévisser (attention, il faut quand même qu’elles restent en prise sur leur patte) puis d’accorder l’instrument avec les chevilles. Voir le paragraphe « Avec les chevilles ».

Avec les chevilles

    Les chevilles ont un fonctionnement basique. En regardant de près, vous remarquerez que la cheville est conique, tout comme le trou dans lequel elle s’insère. Cela permet un réglage en finesse, adapté quelques soient les conditions extérieures. Explication : la cheville est conique donc plus je la pousse dans son trou (flèche ci-dessous), plus la force nécessaire pour la faire tourner sur elle-même est grande. Ainsi, elle peut résister à la tension de la corde.


    En pratique, voici comment s’accorder avec les chevilles par étapes :
    – repérer la cheville qui actionne la corde à accorder.
    – détendre légèrement la corde en tournant la cheville (Violon : MI et LA en sens anti-horaire ; RÉ et SOL en sens horaire – Alto et cello : LA et RÉ en sens anti-horaire ; SOL et DO en sens horaire) : peu importe que la note soit trop haute ou trop basse, détendre la corde permet de débloquer la cheville (si je la débloque en tendant la corde, je risque d’aller trop loin et de casser la corde).
    – tourner la cheville pour faire monter la note jusqu’à la hauteur désirée, en exerçant en même temps une pression vers le chevillier, de manière à bien enfoncer le cône de la cheville dans son trou. De cette manière, la cheville sera bien bloquée en position lorsque la note sera juste.
    – finir l’accord fin avec les tendeurs si besoin.

Attention : je vous conseille d’atteindre la note en tendant la corde, car dans le cas contraire (= en détendant) il est possible que la note continue de « descendre » un peu après l’accord.

Les chevilles sont faites pour tourner sans à-coup, de manière homogène. Si ce n’est pas le cas, elles ont besoin d’être graissées. Voir le paragraphe « Pourquoi graisser les chevilles ».

Si les chevilles ne tiennent pas en place, vérifiez d’abord que vous avez bien exercé une pression contre le chevillier (de manière à enfoncer la cheville dans son trou). Il n’y a pas besoin de forcer, simplement de bien appuyer. Si elles ne tiennent toujours pas, ou qu’elles tournent difficilement, les chevilles peuvent avoir besoin d’être graissées. Voir le paragraphe « Pourquoi graisser les chevilles »

Que faire quand les cordes sont détendues ?

    Si une ou plusieurs cordes sont complètement détendues, il est nécessaire de commencer par ré-enrouler chaque corde autour de sa cheville. Voir le paragraphe « Changer une corde ».

    Si toutes les cordes sont détendues, je vous conseille de prendre rendez-vous chez le luthier. Dans ce cas, l’instrument se retrouve hors tension. Certaines pièces ne sont pas collées car il est nécessaire qu’elles soient libres pour vibrer. Elles tiennent en place seulement sous la tension des cordes. Ainsi, quand toutes les cordes sont détendues, il est possible que le chevalet et/ou l’âme aient changé de place.

    Seul un luthier possède le savoir-faire et les outils pour effectuer les vérifications et corrections nécessaires dans ce cas.

Pourquoi les instruments se désaccordent-ils souvent en hiver ?

Les chevilles « lâchent » plus souvent en hiver à cause des variations d’humidité (temps froid et sec puis pluie…). Le bois gonfle lors des épisodes humides puis se rétracte par temps sec. L’ajustage des chevilles dans le chevillier est un ajustage conique « bois sur bois ». Lorsque le bois de la cheville se rétracte, son diamètre diminue alors la pression (= force de frottement) exercée contre le chevillier n’est plus suffisante pour maintenir la corde en tension. C’est à ce moment que la corde se détend complètement.

Changer une corde

Rédaction en cours…

Pourquoi pas des mécaniques ?

    Le système d’accord par cheville est un système très ancien. À l’époque de « l’invention » du violon, au XVI° s, les artisans habilités à travailler le bois avaient interdiction de travailler les autres matériaux. En conséquence, il leur était impossible de concevoir des mécaniques en métal, comme celles d’une guitare.

Apprendre à s’accorder à l’oreille

    S’accorder à l’oreille demande un peu d’habitude. Par précaution, pour débuter dans cette pratique, munissez-vous d’un accordeur électronique. Pour obtenir des résultats rapides, exercez-vous quotidiennement après votre séance de pratique instrumentale.


Pour les plus téméraires, commencez par désaccorder votre instrument.

    La corde de référence est la corde de LA, accordée en 440 ou 442 Hz. C’est la note du diapason. C’est par la corde de LA que débute l’accord : faites sonner votre diapason (ou accordeur) et ajustez la hauteur de votre corde, en utilisant les tendeurs ou les chevilles (comme expliqué au verso). Une fois que vous êtes satisfait du résultat à l’oreille, vérifiez avec l’accordeur électronique, et corrigez si nécessaire.

    Dans un deuxième temps, accordez le RÉ via une double corde LA-RÉ (jouez les deux cordes en même temps). C’est une quinte juste, un intervalle que notre oreille reconnait bien. Faites plusieurs essais à l’oreille. Quand vous êtes satisfait, vous pouvez vérifier avec l’accordeur électronique.

    Accordez ensuite le SOL (via RÉ-SOL) puis le MI (via LA-MI) de la même manière.

    À chaque essai, prenez le temps d’écouter l’intervalle obtenu lorsque vous vérifiez avec l’accordeur. Cela aidera votre oreille à « comprendre » ce qu’est un intervalle juste. Ainsi, au fil du temps, vous n’aurez plus besoin de l’accordeur.

Pourquoi graisser les chevilles ?

    Cette opération courante permet aux chevilles de coulisser aisément dans leur trou pour un accordage facile.


    Voici toutes les situations qui nécessitent un graissage de chevilles :
– des « crans » quand elles tournent,
– elles se désserrent toutes seules,
– elles ne tiennent pas l’accord,
– vous avez du mal à les faire tourner.

    Le graissage consiste à appliquer alternativement du savon (de Marseille, bien sec) et de la craie sur les zones de frottement de la cheville (on les voit bien car elles sont lisses et brillantes). Si la cheville est trop « lâche », j’applique davantage de craie. Au contraire, si elle a tendance à se bloquer, j’applique davantage de savon. Entre chaque produit (craie ou savon), je fais tourner la cheville dans son trou (une dizaine de tours). Pour que la cheville tourne bien, je finis toujours par appliquer un peu de savon. Cette opération simple peut être réalisée par le musicien lui-même.


    Le graissage sera complété par un ré-ajustage si le cône des chevilles est trop irrégulier. C’est le luthier qui se charge de cette opération plus délicate.